Cette peinture faite à la gouache remonte en 1988 je commençais à me lancer dans cet univers si prenant, à apprendre à regarder, à écouter, à comprendre.
Ce danseur représente la joie de danser aux sons des TAM TAM, du BALAFON, de la CORA, comme cela peut se faire dans les villages lorsqu'il y a une fête d'une naissance, d'un mariage, et même d'un décès.
A l'intérieur du pays de Côte d'Ivoire les villages ont tous des chefs qui sont là pour orchestrer toute la vie journalière de chacun et de chacune, lorsque vous arrivez dans ce milieu malgré la pauvreté, les sourires sont toujours là pour vous accueillir, les enfants autour de vous pour vous entourer, vous toucher la peau et les cheveux, ils adorent cela !
La vie du village avec ses cris, ses pleurs, les chants d'oiseaux, ses odeurs, ses couleurs, sa latérite poussièreuse qui vous donne des couleurs, la fillette munie de son seau attaché à une grande corde, se penchant sur un trou pour aller récupérer de l'eau, la femme revenant avec du bois posé sur sa tête pour entretenir le feu sous sa grande marmite où le repas du soir est en train de mijoter à grands bouillons, un garçon perché sur son vélo une glacière sur le porte bagages avec des petits sacs plastiques remplis d'eau fraîche pour distribuer ici et là à la demande des villageois, une petite rentrée d'argent pour lui, un autre garçon avec sur son épaule une pile de pagnes de toutes les couleurs à vendre pour coudre ensuite des chemises, des robes, des pantalons, là aussi pour lui un commerce ambulant, vous avez aussi celui qui passe avec une machine à coudre sur sa tête, le ciseaux à la main qu'il ouvre et ferme faisant un bruit que tout le monde reconnait, le tailleur est là il passe dans le village à la recherche d'un habit à confectionner, ou à réparer.
En fin de journée tout le monde revient des champs, les femmes et les enfants et les hommes tous ont entre leurs mains des ignames, des patates, des herbes pour soigner, du bois, des bananes, des cabosses mûres, ils sont tous bien fatigués de leur journée en plein soleil, ils sont couverts de poussières rouge, contents d'avoir pu occuper un peu de leur temps et de ramener certaines choses pour contribuer à la vie du ménage.
Le corvée de l'eau est faite par les femmes et les jeunes filles elles font parfois des kilomètres pour aller puiser cette eau qui fera le bonheur des enfants qui attendent de faire leur toilette dans une grande bassine, ils seront recouverts de mousse du haut jusqu'en bas bien frictionnés par leur maman avec du savon de marseille et un filet qui va frotter énergiquement le corps, un filet qui existe dans toutes les couleurs de différentes qualités qui sert de gant de toilette chez nous.
Le soir en général le village va s'endormir très tôt pour certains n'ayant pas d'électricité, ils veilleront autour de l'arbre à palabres en écoutant un grio raconter un fait de la ville ou chanter une chanson d'antan autour d'un feu.
A un moment tout le monde se répartira dans les différentes cases et le silence se fera au clair de lune, en attendant le levé du jour où tout se remettra en marche avec ses joies avec ses peines tout recommencera avec toujours de l'espoir d'avoir mieux !